Désherbant Glyphosate : Tout ce que vous devez savoir sur cet herbicide controversé
Qu’est-ce que le glyphosate ?
Le glyphosate, identifié chimiquement sous le nom N-(phosphonométhyl)glycine, C3H8NO5P, appartient à la famille des herbicides systémiques non sélectifs. Cela signifie qu’il est absorbé par les feuilles puis transporté jusqu’aux racines, permettant – une fois la substance absorbée – l’éradication complète de la plante ciblée. Initialement breveté et commercialisé dès 1974 par Monsanto Company, industrie agrochimique américaine, sous la marque Roundup, son brevet est tombé dans le domaine public en 2000, ouvrant la voie à une multitude de formulations génériques par de grands groupes tels que Bayer (chimiie/pharmacie) ou Syngenta (semences et protection des plantes).
- Mode d’action : Le glyphosate bloque l’enzyme 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSPS), vitale à la biosynthèse des acides aminés aromatiques. Cette inhibition stoppe la croissance de l’ensemble des végétaux supérieurs, quelle que soit leur famille botanique.
- Applications : On le retrouve dans les cultures céréalières (maïs, blé, orge), soja, colza, tournesol, les plantations de vignes dans des régions telles que la Nouvelle-Aquitaine, mais aussi dans l’entretien des espaces verts urbains, les zones de voirie et de nombreux jardins familiaux.
- Réglementation : Depuis le 1er janvier 2017, toute utilisation par les collectivités dans les lieux publics est interdite en France, suivant la loi Labbé pour limiter l’exposition collective.
Il faut souligner que le glyphosate, sous forme de sel (isopropylamine, ammonium, potassium…), nécessite l’ajout d’adjuvants, notamment des tensioactifs comme le POEA (polyoxyéthylène amine de suif), afin d’améliorer sa pénétration foliaire. Son statut réglementaire varie selon les juridictions, et il est soumis à des procédures de réévaluation par des organismes comme l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ou l’Environmental Protection Agency (EPA) aux États-Unis.
Avantages et inconvénients du désherbant glyphosate
Devenu un pilier du désherbage chimique moderne, le glyphosate présente des atouts opérationnels mais suscite des interrogations majeures sur ses risques. Pour aborder ce dilemme, croisons des données nationales et internationales avec des études de référence.
-
Atouts :
- Efficacité prouvée : Capacité à détruire une soixantaine d’espèces de plantes adventices dites vivaces ou résistantes (graminées, chardons, liserons, ambroisies).
- Rapidité d’action : Résultats visibles en 7 à 15 jours, absorption optimale en conditions hygrométriques favorables.
- Coût compétitif : Prix moyen du glyphosate de synthèse parmi les plus bas du marché (1,50 € à 8 € le litre en 2024, selon concentrations et marques), favorisant sa large adoption.
- Réduction de la pénibilité : Limite le recours au désherbage mécanique, diminue la consommation de carburants agricoles.
-
Inconvénients et controverses :
- Risques pour la santé humaine : Les études du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC, OMS) ont classé le glyphosate probablement cancérogène pour l’Homme (groupe 2A)? en 2015. L’ANSES (France) émet de régulières réserves, notamment concernant l’exposition chronique des professionnels.
- Effets sur l’environnement : Accumulation de résidus dans les sols et les nappes phréatiques, diminution démontrée de la biodiversité microbienne et entomologique.
- Résistances émergentes : On observe depuis 2016 l’apparition d’espèces résistantes (Amaranthus palmeri, Conyza canadensis) dans la vallée du Mississippi ou en Côte-d’Or sur colza.
- Incidents notables : Condamnation de Bayer (pharma/agrochimie) à verser 2,1 milliards de dollars en juillet 2019 à un couple victime de lymphome attribué au glyphosate, jugement prononcé en Californie.
La consommation mondiale annuelle de glyphosate atteint 720 000 tonnes en 2022, dont 9 100 tonnes utilisées en France en 2016 pour les usages agricoles, d’après le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Ces chiffres illustrent un recours massif, moteur de la coexistence d’intérêts économiques puissants et de revendications sanitaires et environnementales de plus en plus affirmées. La communauté scientifique, partagée sur le niveau réel de danger, appelle à renforcer la rigueur des données épidémiologiques et à valoriser la transparence des processus de réévaluation.
Utilisation sécurisée du glyphosate : pratiques et recommandations
L’usage raisonné et sécurisé du glyphosate constitue un enjeu d’intérêt collectif et individuel. Les modes d’application et la vigilance dans leur mise en œuvre contribuent à limiter les risques pour la santé, les sols et la faune auxiliaire.
-
Formulations disponibles :
- Préparations commerciales sous formes concentrées à diluer, gels de précision, solutions prêtes à l’emploi, volumes adaptés de 360 g/l à 720 g/l de matière active.
-
Choix de la dose et timing :
- Dosage ajusté en fonction de la surface et de la densité végétale. Traiter des surfaces désherbées (allées gravillonnées, bordures, plantations).
- Éviter toute application les jours de fort vent ou juste avant précipitations (pluie) pour limiter la dérive et la contamination de zones non ciblées.
-
Protection de la santé :
- Équipements à privilégier : port de gants nitrile, lunettes, masques FFP2, vêtements couvrants.
- Gestion des déchets : rinçage de tout matériel en dehors des zones de captage, élimination contrôlée des bidons et résidus en points de collecte spécialisés.
-
Protection de l’écosystème :
- Ne jamais traiter en bordure de cours d’eau ou de mares (protection des amphibiens).
- Isoler l’accès aux animaux domestiques et aux jeunes enfants sur les parcelles ou espaces traités pendant plusieurs jours.
La vigilance porte autant sur l’application que sur le stockage sécurisé du produit, à l’abri de la lumière et hors de portée. Ces bonnes pratiques relèvent de la responsabilité individuelle et collective afin de limiter l’impact du glyphosate sur la santé et l’environnement.
Quelles alternatives au glyphosate pour le désherbage ?
Face au durcissement de la réglementation et à la montée des attentes sociétales, le développement d’alternatives, chimiques comme biologiques, connaît un essor sans précédent. Nous distinguons les solutions de synthèse agrées et les produits d’origine naturelle en pleine expansion.
-
Alternatives chimiques :
- Glufosinate d’ammonium (BASF, secteur agrochimie), utilisé en viticulture et sur maïs doux.
- Acide pélargonique (issu des géraniums), homologué en France en 2021 sous le nom Beloukha par Domaine Risques & Environnement.
- Sulfonylurées (ex : metsulfuron-méthyle de DuPont) en grandes cultures, avec application de restriction sur zones sensibles.
-
Alternatives biologiques :
- Désherbants à l’acide acétique : solutions à base de vinaigre industriel concentré, agrées pour jardins familiaux et petites surfaces maraîchères.
- Acide citrique (Bioherbicides), avec bonne efficacité sur jeunes plantules, moins sur vivaces développées.
- Huiles essentielles phytotoxiques : thymol, girofle, eugénol (Lallemand Plant Care, agrofournitures biologiques).
- Gluten de maïs (mode d’action par inhibition de la germination des graines – Green Guardian, États-Unis), utilisé sur gazons sportifs et ornementaux.
-
Autres leviers agronomiques :
- Paillage organique épais (copeaux de bois, paille, BRF) appliqué en planches maraîchères ou massifs horticoles.
- Gestion de la densité végétale/rotation culturale dans le cadre d’itinéraires AB (agriculture biologique certifiée par Ecocert).
- Désherbage manuel (binage, arrachage), optimisation des outils mécaniques (houe rotative, herse étrille de Kverneland).
Il faut reconnaître que l’efficacité immédiate des produits naturels (acide acétique, citrique) atteint de 60 à 80% sur les jeunes pousses mais décline à moins de 30% sur des graminées vivaces adultes. Le coût et la fréquence d’application demeurent plus élevés, freinant à court terme leur adoption sur grands périmètres. L’innovation progresse, à l’instar des couverts végétaux utilisés sur 13% des surfaces cultivées en Occitanie en 2023.
Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement
Les recherches scientifiques autour du glyphosate mettent en lumière nombre de points critiques pour la santé et les écosystèmes. Malgré une grande diversité de publications, le consensus reste partiel et la controverse persiste.
-
Santé humaine :
- L’étude Agrican (France, 2022), portant sur 180 000 agriculteurs, relève une incidence augmentée des lymphomes non hodgkiniens chez les utilisateurs chroniques de glyphosate.
- ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) note une exposition préoccupante pour les populations riveraines alors que l’EFSA (European Food Safety Authority) juge le risque alimentaire limité, compte tenu du respect des LMR (limites maximales de résidus).
- Résidus détectés dans plus de 45% des prélèvements de fruits et légumes européens, selon le rapport EFSA 2021.
-
Environnement :
- Rapport de l’INRAE 2023 : contamination de 29% des nappes phréatiques en France par des traces de glyphosate et de son principal métabolite, l’AMPA.
- Études sur la biodiversité au Canada et dans l’Iowa (États-Unis) soulignent une chute de 40% de l’abondance des vers de terre et une baisse de 30% des populations d’abeilles à proximité des zones traitées.
- Dérèglement des flores microbiennes et effet perturbateur sur les sols agricoles à long terme démontré par le Centre de recherche Rothamsted (Royaume-Uni).
-
Réglementations et débats :
- L’Union européenne proroge l’autorisation du glyphosate jusqu’en décembre 2033 mais multiplie les restrictions et impose de nouveaux seuils d’exposition, tandis que l’Autriche et la Belgique interdisent son usage non-agricole.
- Aux États-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) considère le glyphosate comme non cancérogène à l’usage réglementé, issu des évaluations de 2020, suscitant des recours devant la Cour suprême.
Ces divergences alimentent de vastes débats, relayés lors des États Généraux de l’Alimentation (France, 2018) ou lors des auditions publiques du Congrès américain. Il apparaît essentiel d’articuler, pour tout utilisateur, l’information scientifique, la réglementation en vigueur et la responsabilité personnelle dans le recours à ces phytosanitaires.
Témoignages et études de cas autour de l’utilisation du glyphosate
Le retour du terrain, essentiel pour appréhender la réalité de l’usage du glyphosate, passe par la confrontation d’approches, de bilans économiques et techniques et d’initiatives alternatives.
-
Avis d’exploitants agricoles :
- Jean-Marc Guillet, président de la FDSEA Maine-et-Loire, témoigne du maintien du glyphosate sur 500 hectares de céréales, évoquant un gain de 15 heures par hectare au printemps, et l’absence de solution aussi efficace pour éliminer les vivaces sur les enx.
- Lucile Marcon, viticultrice à Saint-Émilion (Gironde), a réduit l’usage du glyphosate de 80 % depuis 2021, mais pointe la hausse du coût horaire et la recrudescence de certaines herbes tenaces dans les rangs de vignes.
-
Collectivités et secteur public :
- Ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) : passage en zéro phyto depuis 2017, réintroduction des animaux pour la fauche et montée en puissance du désherbage thermique et manuel sur les voiries.
- Collège Jean-Piaget de Lausanne (Suisse) : expérimentation de l’acide pelargonique sur gazons et allées scolaires, efficacité de 60% mesurée après 5 semaines, budget de maintenance doublé la première année.
-
Études d’impact sur rendement et coûts :
- Labo d’écologie de l’ENS Lyon (2022) : maintien du glyphosate sur blé = +12% de rendement moyen sur 2 ans comparé à un itinéraire tout bio, avec un recours divisé par 3 à l’irrigation dans le Loiret.
- Coopérative Agricole Dijon Céréales : diminution progressive de l’usage du glyphosate depuis 2018, combinée à l’implantation de légumineuses de couverture, baisse constatée de la pression adventice mais surcoût annuel de 90 € par hectare.
-
Initiatives emblématiques :
- Généralisation de la règle du zéro phyto ? depuis 2020 dans plus de 22 000 communes françaises pour les espaces ouverts au public, relancée lors du Congrès des Maires de France 2022.
- Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes : mise en place d’un accompagnement technique sur 287 exploitations pilotes pour tester des mélanges d’herbicides naturels et des solutions mécaniques automatisées.
Ces témoignages recoupent une réalité plurielle : le glyphosate conserve une place centrale dans certaines filières techniques et agro-paysagères, néanmoins, le nombre croissant de démarches alternatives, l’expertise collective et l’expérimentation locale ouvrent des perspectives prometteuses vers la réduction progressive des produits phytosanitaires chimiques.
Synthèse et perspectives sur l’utilisation du glyphosate
Le glyphosate demeure, en 2025, l’herbicide systémique le plus performant du marché mondial. Son efficacité démontrée, son impact économique et sa simplicité d’usage expliquent son hégémonie dans le secteur agricole. Pourtant, la multiplication des alertes sanitaires, les avancées scientifiques sur la pollution diffuse, l’émergence de résistances et les aspirations sociétales poussent, chaque année davantage, à revoir nos modèles.
- Les alternatives techniques progressent en efficacité mais ne peuvent, à court terme, prétendre remplacer partout et intégralement le glyphosate sur de vastes exploitations, sans renchérir les coûts de production et complexifier les pratiques.
- La prudence, l’information continue et l’expérimentation raisonnée doivent guider nos usages, tant pour préserver la santé collective que la qualité environnementale.
- L’évolution de la réglementation européenne, les innovations du secteur BIO et la complémentarité des méthodes ouvriront la voie à une agriculture toujours plus responsable.
Il appartient à chacun, selon ses besoins et convictions, d’intégrer ces éléments pour choisir la stratégie de désherbage la plus conciliation entre performance, responsabilité et durabilité. Se tenir informé des avancées scientifiques, questionner les impacts locaux et adapter les solutions à chaque contexte sont les leviers clés pour progresser vers un usage plus vertueux et maîtrisé de ces substances controversées.
🔧 Ressources Pratiques et Outils
📍 Fournisseurs de Glyphosate à Lyon
Pour vos besoins en désherbants, vous pouvez contacter les entreprises suivantes :
- Désherbants-France.fr : Boutique spécialisée, livraison à Lyon. Contactez-les via leur site officiel : desherbants-france.fr.
- AgriLeader : Fournisseur de produits herbicides professionnels. Adresse : ZA Les Vallées, 72540 Loué, France. Commande en ligne et livraison nationale disponible sur agrileader.fr.
Prix moyens pour le glyphosate en 2025 :
- Barbarian 1L : 39,99€
- Barbarian 5L : 99,99€
- GLIFAE 5L (herbicide glyphosate professionnel) : 89,00€
- Singlif 360 SL 20L : 199,00€
- Roundup 360 Plus 20L : 249,00€
🛠️ Outils et Calculateurs
Aucun outil logiciel ou application spécifique au glyphosate n’a été référencé dans les résultats fournis. Il est recommandé de consulter les sites des fournisseurs pour des conseils sur l’application et la gestion des produits phytosanitaires.
👥 Communauté et Experts
Pour échanger avec d’autres professionnels et obtenir des conseils, envisagez de rejoindre des forums généralistes sur l’agriculture ou des groupes Facebook tels que « Désherbage Pro France ».
Pour vos besoins en glyphosate à Lyon, consultez Désherbants-France et AgriLeader pour des produits variés et des conseils pratiques. Les prix varient de 39,99€ à 249,00€ selon le conditionnement.


